QUAND LES ÉCRANS FONT ÉCRAN

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un écran entre l'individu et le monde.un écran entre la personne et sa vie. Voilà aujourd'hui où sont détenus captifs tous les acteurs de notre société.Inutile de les chercher bien loin, ils sont immobiles et immobilisés devant leur écran. Dans les transports courbés sur leur écran.Dans leur voiture, l'oeil rivé sur leur gps, équipé du kit main libre pour ne louper aucun appel ni notification .Au travail, forcément, cela va sans dire... sur leur écran.A la maison, pareil.En vacances, un écran entre eux et le paysage.Au restaurant, entre eux et leur plat.Au spectacle, à travers l'écran aussi Le matin, un écran pour se réveiller (ou plutôt s'endormir du réel) et regarder la journée à venir Le soir, un écran pour s'endormir Au lit, un écran aussi Du matin au soir, du soir au matin pour certains, chaque pan de la vie se passe désormais devant un écran. Oui, nous sommes bien sous écran total. Le sujet de la dépendance aux écrans des enfants et adolescents est l'arbre qui cache la forêt. La société entière est non seulement dépendante mais aussi conditionnée et emprisonnée.L'outil pratique et vraiment formidable a su nous séduire pour mieux nous détenir en devenant indispensable. Cet objet est devenu tout dans notre vie, toute notre vie et nous en sommes à nous dire (et la société nous le signifie bien par les obligations à la connexion pour être son acteur) que sans lui... nous ne sommes plus rien. Voilà comment pour avoir tout, le progrès, le pratique, l'immédiateté, le sans effort, nous sommes en train de devenir rien.